Partenaires mayas guatémaltèques visitant le territoire de la Nation crie de Wemindji dans le nord du Québec (de gauche à droite : l’anthropologue de l’Université d’Ottawa et collaboratrice du CICADA Karine Vanthuyne, Anisesto Lopez et Alfredo Jacinto Perez).
Karine Vanthuyne, professeure d’anthropologie à l’Université d’Ottawa et collaboratrice universitaire au CICADA, mène ses recherches sur des questions liées à la mémoire, à l’identité et à la mobilisation politique autochtone. Elle travaille en partenariat avec les communautés mayas du Guatemala dans le but d’examiner l’identité maya telle qu’elle est définie par les communautés elles-mêmes et aussi la façon dont cette identité est influencée à la fois par les récits historiques et les réalités socio-économiques actuelles.
« Je suis intéressée par la façon dont l’identité maya est conceptualisée d’une part par des ONG et des intellectuels au Guatemala ainsi que, d’autre part, par les pratiques quotidiennes et les conditions matérielles dans la ville rurale de Guaisná, car celles-ci influencent aussi la perception de l’identité. La « vérité » d’un passé génocidaire et l’expérience continue de sévères inégalités socio-économiques prennent un sens différent depuis ces différentes perspectives. Et pourtant les habitants de Guaisná et les intellectuels mayas sont les uns comme les autres conscients de l’oppression d’hier et de l’oppression d’aujourd’hui. Ils s’entendent aussi qu’une identité flexible est nécessaire à la survie culturelle. Dans ce contexte, les peuples autochtones peuvent se réclamer simultanément de certaines caractéristiques de l’identité « maya » tout en distinguant cette identité des aspects de la pratique quotidienne locale. »
—Becoming Maya? The Politics and Pragmatics of « Being Indigenous » in Postgenocide Guatemala
Recherche sur les impacts de l’exploitation minière
Catherine Nolin
Université de la Colombie-Britannique du Nord (UNBC)
Collaboratrice académique au CICADA, Catherine Nolin travaille en partenariat avec les communautés mayas et explore comment celles-ci prennent part et participent au dialogue concernant les industries extractives. Nolin explore comment ces référendums sont des plateformes de résistance et d’affirmation de projets de vie qui ont des impacts au niveau des politiques :
« Depuis 2005, plus de 78 communautés mayas représentant environ un million de Guatémaltèques ont tenu des référendums appelés consultas comunitarias, lesquels demandent à la communauté de signifier ou non leur accord avec des projets majeurs d’exploitation minière, d’exploitation hydroélectrique, ou autre, à l’intérieur de leur territoire traditionnel. La participation aux consultas est une forme de résistance à l’octroi de droits miniers aux entreprises. Au Canada, où est basée une grande partie de l’investissement minier guatémaltèque, les « entreprises d’investissement socialement responsable » (ISR) font la promotion du respect des droits autochtones. [Grâce à] des entretiens et l’observation participante, nous mettons en évidence les perspectives des organisateurs mayas de consulta dans trois communautés qui ont utilisé ces consultas afin de résister aux licences minières de la société minière canadienne Goldcorp, Inc. Une politique corporative rigoureuse respectant le droit au consentement préalable, libre et éclairé des communautés affectées est une exigence minimale à observer afin que les Mayas reconnaissent la légitimité des ISR. »
—Consultas and Socially Responsible Investing in Guatemala: A Case Study Examining Maya Perspectives on the Indigenous Right to Free, Prior, and Informed Consent