St’át’imc




Les St’át’imc sont une nation salish de l’intérieur dont le territoire est situé dans la région sud des Coast Mountains et du canyon du Fraser, à l’intérieur de la Colombie-Britannique. Il existe 11 communautés st’át’imc. La vision st’át’imc de la bonne vie est celle d’une relation continue et renouvelée entre le peuple st’át’imc (úcwalmicw – le peuple de la terre) et la terre (tmicw).

 

Les bonnes façons de vivre (Nt’ákmen) comprennent : les formes traditionnelles de gouvernance ; parler la langue et la transmettre aux jeunes ; des relations familiales positives et de vastes réseaux d’entraide et de partage ; la transmission des noms ; et la formation pour différents rôles et dons inhérents, tels que rêver, ressentir, savoir, éprouver, et la capacité de faire les choses de bonne manière. Comme il a été discuté lors du colloque du CICADA de 2015, l’élément clé dans Nt’ákmen est que les St’át’imc puissent vivre de la terre et s’engager activement dans la chasse, la pêche et la cueillette. La façon dont les choses sont (Wa7 tu ts’illa7 I tsa) est exprimée dans la déclaration suivante prononcée par les Aînés :


Le saumon est d'une grande importance pour les St'át'imc
Le saumon est d’une grande importance pour les St’át’imc. Source : Sarah Moritz et Kukwpi7 Qwalqwalten Garry John, Présentation au colloque du CICADA 2015.

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« Notre histoire est écrite sur la terre depuis des temps immémoriaux. Nous, les St’át’imc, avons toujours vécu en accord mutuel les uns avec les autres et avec notre environnement et nous continuerons à le faire. Nous habitons le territoire et sommes autosuffisants. Nous utilisons nos terres et nos ressources, gouvernées par une gestion traditionnelle. »


Territoire st'át'imc
Territoire st’át’imc. Source : St’át’imc Land and Resource Authority, 2004.

En 1911, les chefs st’át’imc, avec l’aide de l’anthropologue James Teit, ont rédigé la Déclaration de la tribu Lillooet. Ce document juridique est essentiel pour énoncer la position politique des St’át’imc en réponse au vol de leurs terres. Dans ce document, les St’át’imc affirment qu’ils sont les propriétaires légitimes de leurs territoires traditionnels. Ils protestent également contre la dépossession de leurs terres par le gouvernement de la Colombie-Britannique, l’occupation de leurs terres par des colons blancs et la construction de chemins de fer sur leurs terres de réserve. Ce document constitue le fondement de leur position et de leurs actions politiques depuis lors.

Ces dernières années, les St’át’imc ont rencontré de nombreux problèmes environnementaux et conflits sur leurs territoires. En 2014, il y a eu une importante inondation de bassin de résidus dans les rivières Quesnel et Fraser, qui sont d’importantes sources de saumon (regardez la vidéo ci-dessous pour en savoir plus). Une deuxième lutte concerne le complexe hydroélectrique de Bridge River. Ce projet se compose de trois barrages et stocke l’eau pour quatre centrales électriques. Les conséquences de ce projet ont été nombreuses : inondations ; relocalisation ; et la perte de sites de pêche, de chasse, de piégeage et de cueillette utilisés par de nombreuses familles. Pour cette raison, de nombreuses familles doivent maintenant partager des sites de pêche en raison de la perte de tant d’autres.

 

St’at’imc : Le peuple du saumon

Le court documentaire de 2016, « St’at’imc : Le peuple du saumon », examine les relations des St’at’imc avec le saumon, et comment les barrages hydroélectriques et les projets forestiers sur leurs territoires ont affecté leurs moyens de subsistance. Il examine comment la pollution industrielle – y compris la catastrophe dévastatrice de la mine Mount Polley d’août 2014 – les a affectés, et se termine par un bref traitement des initiatives de surveillance et de conservation des St’at’imc.


Conduite d'eau du lac Seton
Conduite d’eau du lac Seton. Source : http://statimc.ca/resources/photos/?album=TsalalhPhotos.

En réponse au complexe hydroélectrique de Bridge River, les St’át’imc ont rédigé des déclarations, semblables à la Déclaration de la tribu Lillooet de 1911. Le but de ces déclarations était de coopérer avec le gouvernement de la Colombie-Britannique dans un effort pour protéger leurs terres et leurs eaux, ces dernières étant leur ressource la plus importante. Kukwpi7 Qwalqwalten Garry John (Première Nation Xaxli’p) a remarqué lors du colloque du CICADA de 2015 que les St’át’imc sont impliqués dans ces efforts de collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique parce qu’ils n’ont pas de traité. C’est parce que les traités sont basés sur l’extinction des droits, et les St’át’imc ne sont pas en position d’accepter que leurs droits soient éteints, car ils ont la responsabilité en tant que gardiens de prendre soin de leurs terres. Au lieu d’accepter un traité, les St’át’imc ont défini certains codes que BC Hydro doit suivre pour continuer à utiliser les terres st’át’imc. Dans un cas, par exemple, les St’át’imc ont empêché l’exploitation forestière autour du lac Seton. Finalement, en 2011, les St’át’imc ont signé l’accord Plans de bassin versant de Bridge/Seton avec BC Hydro. Cet accord couvre l’ensemble du territoire st’át’imc affecté par l’empreinte de BC Hydro. Les St’át’imc ont également élaboré une stratégie de gouvernance en cinq points. Les points sont les suivants : action directe ; action légale ; négociation ; communication et sensibilisation ; et cérémonie et prière.

 

Initiatives de protection des terres et du patrimoine

Les St’át’imc sont impliqués dans d’autres initiatives pour s’assurer que leurs terres et leur patrimoine sont bien protégés :


L'eau est la ressource la plus importante des St'át'imc
L’eau est la ressource la plus importante des St’át’imc. Source : http://statimc.ca/resources/photos/?album=BannerPhotos.

Plan d’utilisation des terres

En 2004, les St’át’imc ont rédigé leur Plan d’utilisation des terres. Ce plan établit des zones protégées pour certaines espèces, telles que les grizzlis et les cerfs mulets. Il crée également des sites de protection culturelle qui couvrent leur territoire de manière complexe. Enfin, il décrit le code tribal st’át’imc, qui régit toutes les affaires sur le territoire st’át’imc.

Projet de surveillance des valeurs spirituelles et culturelles de Lower Bridge River

Le Projet de surveillance des valeurs spirituelles et culturelles de Lower Bridge River fait partie d’un projet partagé entre les St’át’imc et BC Hydro sur la planification de l’utilisation de l’eau. Ces deux parties tentent de coordonner l’utilisation de l’eau afin d’assurer la qualité de l’eau et de bénéficier à l’habitat riverain, ainsi qu’aux pêcheries. Les pêcheries sont particulièrement importantes, car la montaison du saumon de printemps était presque épuisée en raison du projet hydroélectrique. Les Aînés st’át’imc, qui sont capables de comprendre la voix et l’esprit de la rivière Bridge, ont observé que la qualité de l’eau s’est considérablement améliorée depuis le début de ce projet.


Centrale électrique Bridge River No. 1
Centrale électrique Bridge River No. 1. Source : https://www.bchydro.com/news/press_centre/image_library/image_library_facilities.html#bridge_river.

Projet Gwenis Forever

Le but de ce projet est de documenter les connaissances passées et présentes sur le saumon kokanee (gwenis) qui fraye en profondeur dans les lacs Anderson et Seton. Le saumon kokanee dans ces lacs est un phénomène distinct. Ce sont des saumons enfermés dans les terres qui émergent chaque hiver comme un cadeau du lac vers le rivage lorsque le vent chaud Chinook souffle, pour nourrir les gens en temps de pénurie. Ce cadeau est partagé avec toutes les espèces des environs, telles que les aigles à tête blanche et les loups. C’est une métaphore du Créateur et de la terre qui prennent soin des gens. Ce projet explore l’épuisement massif du gwenis et tente de trouver des moyens d’aborder l’impact. Un dicton courant chez les St’át’imc est : « Le poisson, la rivière, le lac sont la vie. Quand les poissons disparaîtront, les gens disparaîtront aussi. » Ceux qui sont impliqués dans ce projet recueillent des informations pour éduquer les jeunes sur le gwenis et pour encourager davantage de récolte le long des lacs.

 

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